La compagnie de théâtre La Caravelle est créée en 2011. Portée par Thomas Gendronneau, elle est actuellement basée en Seine-et-Marne, à Moret-sur-loing. Création et transmission sont les valeurs de la compagnie, qui propose des spectacles tout public, ainsi que plusieurs actions artistiques et culturelles pour les publics jeunes et adultes, notamment dans le cadre de différents CREAC et de PEAC en Île-de-France. Les créations de la compagnie, traversées par tous les arts vivants, musique, théâtre ou danse, se rejoignent dans cette envie : "utiliser la fiction pour raconter le réel”. Si nous cherchons à réaliser des formes pluridisciplinaires, c'est avant tout dans une volonté de résonner avec notre monde.

Thomas Gendronneau, metteur en scène naviguant entre théâtre et musique, travaille pour cela avec des artistes de différents horizons et disciplines. Rencontrés lors de ses expériences théâtrales et de sa formation, il prend rapidement goût à la direction de comédien.ne.s, à l'écriture, à la composition et surtout à la mise en scène. Ainsi, que ce soit en travaillant dans la pièce d'Ivo Van Hove LES DAMNÉS à la Comédie Française, en assistant Éric Ruf à la mise en scène de BAJAZET, en jouant de la pièce de théâtre immersive HELSINGØR -CHÂTEAU D'HAMLET de Léonard Matton, en composant la bande originale et en jouant dans NO LIMIT de Robin Goupil, il touche à plusieurs univers en tant que créateur et interprète.

Sa prochaine mise en scène, "ARIANNE", rassemble une équipe de comédien.ne.s et de créat.eur.rice.s rencontré.e.s sur ces différents projets. Le Théâtre reste au centre du processus de création, mais la musique et le traitement de l'image et de la lumière prennent une place essentielle pendant le travail. Si le coeur de notre processus de création reste le théâtre, la musique, le traitement de l'image et de la lumière ont une place prépondérante dans ce dernier et dans la réflexion que nous portons sur la notion de fiction. Pourquoi la fiction ? Parce qu'elle est un vecteur permettant de traduire les problématiques actuelles, en faisant appel à l'imaginaire collectif et individuel. Elle nécessite un cheminement, une réflexion pour permettre une appropriation, une émotion. Nous sommes persuadés que raconter le monde à travers des fables, des tragédies, des nouvelles, une chanson, sont autant de moyens d'avoir une meilleure lecture de celui-ci.

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« Depuis la nuit des temps le théâtre et la musique nous proposent une grille de lecture qui nous permet de passer au crible nos valeurs morales, nos défauts mais aussi nos vertus. Les histoires et les chansons sont des passerelles qui nous mènent à notre nature profonde, bonne ou mauvaise, nous situent par rapport à l'expérience des autres et nourrissent notre bienveillance. Mais toutes ces créations ne sont d'aucune utilité si elles flottent dans le vide. Une histoire n'entretient pas l'empathie juste parce qu'elle a été imaginée ; elle doit établir une conversation avec d'autres pour agir ; afin de produire son plein effet, l'histoire doit être lue, la chanson écoutée ».

Kae Tempest - Connexion

La fiction permet une suspension dans le temps, une expérience racontée qui permet de la comprendre sans forcément la vivre, amenée à nous faire ressentir de réelles émotions, a fortiori de nous faire réfléchir, agir, grandir ; une histoire agit donc concrètement sur nous. Au théâtre, cette histoire se transmet oralement et se rapproche ainsi de la notion de conte, dans l'objectif de transmettre de bouches (l'acteur) à oreille (le spectateur) une mémoire collective fondée sur la parole et son rayonnnement. Cette tradition séculaire, nous souhaitons la poursuivre et l'augmenter. Nos créations sont là pour faire oublier au spectateur sa propre histoire, en écouter une autre, propice à l'imagination et au voyage. A la fin de ce dernier, de retour au port, le spectateur nourrira sa propre histoire, sa propre vie, chargé de son épopée théâtrale. De tous temps, la transmission orale a été - et l’est encore - au centre des concepts de philosophie, d’art, et d’éducation. Nous pensons que si le spectateur vient dans une salle de théâtre, c’est aussi pour oublier sa propre histoire, en écouter une autre pour imaginer et voyager, mais également pour agrémenter, nourrir sa propre histoire, sa propre vie.